Premier Round – Le blocage, une idée qui circule

(N°1) Octobre 2010 –

« Nous, c’est simple, on a que des pierres » (banderole lycéenne à Lyon le 21 octobre) : « Depuis le 14 octobre, partout en France, les lycéens sont bloqués et les manifestations sauvages quotidiennes. À Lyon, mais aussi à Dijon, Chambéry, Nanterre (…), des affrontements avec la police ont lieu depuis le premier jour. C’est parti vite et fort.(…) On aura tout entendu sur ces manifs, à Lyon plus qu’ailleurs encore où les rassemblements se sont vite transformés en émeutes de centre ville plusieurs jours de suite. Des « casseurs en marge de la manifestation », une « violence inouïe », des jeunes venus là « non pas pour manifester démocratiquement contre la réforme des retraites, mais pour tout casser ». Comment parler de « casseurs en marge de manifestations » lorsqu’il n’y a pas de manifestations ? Des petits groupes, qui se transforment devant le bahut, prennent le métro et se retrouvent le double à l’arrivée. Les mêmes groupes qui ensuite se retrouvent dans la rue, au gré de leurs déambulations et des lycées rencontrés. Un seul slogan, systématiquement repris en cœur : « Sarko ! Sarko ! On t’encule ». Des agrégations de plusieurs centaines de jeunes, rejoints par des quidams au fil de leur route, qui ravagent les vitrines, les voitures et le mobilier urbain sur leur passage, s’affrontent à la police, lorsque celle-ci tente de leur barrer la route, puis se dispersent pour se regrouper ailleurs. Un vrai casse-tête pour la police, une vraie intelligence tactique de la rue et une véritable capacité de nuisance. Car tout le monde s’étonne des cibles que choisissent les lycéens (…).

On nous dit que les jeunes se foutent des retraites, qu’ils sont dans la colère brute et irréfléchie, que c’est un prétexte à tout casser, quand jamais en réalité la haine du travail n’a été aussi forte : « putain, je vais pas être maçon jusqu’à 67 ans » s’exclamait mardi un lycéen. Pas étonnant que les lycées professionnels se soient massivement mobilisés. Une maman confiait en ces termes son analyse de la situation : « ces pierres qu’ils lancent, c’est pour leurs parents qui ne peuvent plus en lancer ». Pour toutes ces années perdues à bosser, contre ce travail qui abîme le corps, les tord et les déchire (…). »

1ère année de publication : 2010

Consultation : la Gryffe

Ce dimanche 25 octobre (2010), on pouvait trouver sur tous les piquets (de grève) de Lyon ce 4 pages : « Premier Round ». Le blocage comme un mot d’ordre de ce premier round, en attendant le deuxième…

Quartiers libres

Squatt : « Il est de plus en plus difficile pour les jeunes de trouver un appartement à la Croix-Rousse. Les immigrés sont entassés dans des garnis dont on déclarera, au moment voulu, l’insalubrité. (…) Toutes ces manœuvres impliquent la déportation des couches sociales les plus défavorisées dans les parcs à bestiaux des banlieues industrialisées : main d’œuvre bon marché et sur place pour le patronat ; la création de ghettos et l’incommunicabilité qui en découle (ZUP, ZAC, Isle d’Abeau) ; de gros profits pour les promoteurs et autres banquiers. Nous voulons vivre à la Croix-Rousse et lui conserver son caractère populaire, culturel, qui favorise les rencontres, les brassages de tous les mouvements en réaction à l’ordre établi, qu’avantage les expériences, recherches d’une autre forme de vie. Malgré les déclarations alléchantes de Francis(que) Collomb, maire de Lyon (Vivre à Lyon, n°10, octobre 1977) : « À notre niveau, le devoir essentiel c’est de pourvoir aux équipements nécessaires, c’est de veiller à la juste application des mesures prises en faveur des plus déshérités et le faire avec amour et générosité ». Il reste néanmoins que l’habitat, donc la vie, dans ces quartiers encore un peu humains nous est d’ores et déjà interdit (nous : vieillards, immigrés, marginaux…). Ce refus du droit à l’habitat légitime le squatt, moyen d’action qui a pour but de dénoncer et d’empêcher les conséquences de cette restructuration de la Croix-Rousse. (…) Nous demandons l’arrêt immédiat de toutes les restaurations et rénovations tant que la population ne pourra s’exprimer par rapport aux projets imposés et n’aura pas la possibilité de décider vraiment de ses besoins. On peut parler de concertation bison, piège à cons, lorsqu’on voit la municipalité parler d’enquête d’utilité publique (…) à propos du P.O.S. (Plan d’occupation des sols) que les autorités volontairement incompétentes matérialisent déjà irrémédiablement. Il est de réagir rapidement et de développer cette forme de lutte qu’est le squatt. » – Les Joyeux Squatters 

1ère année de publication : 1994

Contact : Collectif « Quartiers libres » – D. Crouzet (sous réserve)

Consultation : CEDRATS – La Gryffe

Résistances

1ère année de publication : 1991

Consultation : CEDRATS / numéro unique

Journal d’expression du Comité Libertaire Permanent contre la Guerre, édité en collaboration avec l’Echo des Pentes et l’IRL (Informations et Réflexion Libertaires).

Mars-Avril 1991. Agir contre la guerre : « Le Comité Libertaire Permanent contre la Guerre n’est ni un cartel d’organisations politiques, ni une organisation politique nouvelle prétendant savoir et dire à l’avance ce qu’il faut faire. Sur la base des multiples sensibilités et points de vue libertaires, de toutes les pratiques ou désirs d’insoumission qui, sans uniforme et sans drapeau, traversent la société, il veut constituer un des nombreux centres d’initiatives que la situation actuelle et à venir exige.

Il est formé d’individu(e)s non adhérent(e)s à des groupes constitués ou issus des structures suivantes : OCL (organisation communiste Libertaire), CNT (syndicat anarcho-syndicaliste), La Gryffe (librairie anar), Wolnitza (espace culturel libéré), les squatteurs et les personnes travaillant sur le logement, IRL (journal anar), C.U.L. (Collectif de quartier), SCALP…

Le Comité s’est constitué à l’issue de la manif du 12 janvier 91, appelé par le Mouvement de la Paix, l’ensemble de la gauche et de l’extrême gauche et à laquelle les libertaires étaient présents. Dès le 18, seul le Comité appelle à un rassemblement tous les soirs à 18 heures sur la place des Terreaux.  »

«Rarement l’expression ‘lâche soulagement’ n’aura été autant d’actualité qu’au cours de cette ‘après-guerre du Golfe’ en France (…) Si au moins il y avait eu des morts de « notre armée », ils auraient pu compter sur un possible retournement de la mythique opinion publique… comme si le sang avait deux couleurs. Combien de naïveté, de manipulations, de double pensée dans l’idéologie de ceux qui, un temps, défilèrent contre la guerre mais refusèrent d’aller plus loin ? Alors quelle utilité de sortir ce journal maintenant que la guerre est soi-disant finie ?… Tout d’abord parce qu’il faudrait être des plus blancs singulièrement hypocrites pour croire à la paix. La pacification du monde sous l’égide occidentale est en route et nous nous retrouverons, non pas au point de départ d’avant le conflit, mais avec une nouvelle catastrophe crée par les maîtres de l’économie. Il nous a semblé important de sortir certains textes ou réflexions reflétant nos actions et nos positions avec toutes leurs nuances ou parfois leurs écarts. Alors, GUERRE A LA GUERRE et GAFFE A LA PAIX !»

1ère année de publication : 1994

Consultation : CEDRATS / numéro unique

Socialisme libertaire

Numéro unique 1er mai 1983

Consultation : la Gryffe

Tic – Tac

1ère année de publication : 1995 / DNA : 1997

Périodicité irrégulière

Consultation : CEDRATS

XRousse Eternelle / Zine du Centre Social Autogéré XRousse

(N°1) Novembre 2009 –

« Le Centre Social Autogéré de la Croix-Rousse est maintenant entré dans sa deuxième année d’existence. Un projet collectif, qui lentement mais sûrement s’inscrit dans la vie du quartier et dans le panorama lyonnais. Un petit retour sur les raisons de sa création et sur les valeurs qu’il porte nous semble important.

Nous pensons tout d’abord que les pentes de la Croix-Rousse est un quartier vivant et populaire, avec une histoire et une identité forte. Quartier des Canuts et de leurs révoltes, quartier des résistants pendant la guerre, quartier qui fut toujours au centre des luttes, de l’entraide, du partage et de la solidarité. C’est cet esprit « croix-roussien » que nous avons voulu faire vivre et qui se trouve au cœur du CSA. Malheureusement, nous constatons tous les jours que ces valeurs tendent à disparaître. À l’échelle locale tout d’abord, où les loyers augmentent sans cesse, chassant les habitants les plus précaires du quartier, où les commerces de proximité et les bars de quartier ferment un à un, où les touristes défilent par centaines quand beaucoup d’entre nous ont du mal à boucler la fin de mois…

Le CSA souhaite être un lieu des habitants du quartier (et plus), un lieu où pourront se créer des solidarités et une entraide à l’inverse du chacun pour soi. Bref : un espace de construction collective.

Par extension, nous pensons aussi que c’est là où il y a des liens, là où l’on partage, discute et échange, là où règnent camaraderie, convivialité, solidarité et organisation que se trouve un embryon de la résistance qui nous anime. Ainsi, le CSA se définit comme un lieu en lutte face au système actuel, un lieu centralisateur des combats sociaux passées, présents et surtout à venir.

Aussi, nous nous auto-gérons. D’abord financièrement car nous ne voulons avoir à faire et à rendre des comptes qu’à nous-mêmes. Ceci nécessite l’investissement financier de chacun selon ses possibilités (…) Chacun-e peut venir participer à une activité déjà existante ou en proposer une nouvelle, sous réserve d’acceptation de l’assemblée générale (…). Autrement dit, le CSA c’est « de chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ».

1ère année de publication: 2009

18 rue des Tables Claudiennes – 69001 Lyon.

Contact : csaxrousse@riseup.net

Consultation : CEDRATS